Friction Magazine est né il y a huit ans de la volonté de deux gouines et un pédé de créer une plateforme pour visibiliser les initiatives culturelles et militantes qui les touchaient. Depuis le début, Friction est un travail d’amateurices : bénévoles, sans publicité, sans subvention, fait au fil de l’eau et de nos envies.
En huit ans évidemment, notre collectif a évolué : des personnes sont parties, pas mal sont passées, certaines sont restées… Nos vies, aussi, ont changé. Tout comme le paysage culturel, politique et médiatique qui nous entoure.
Le fait est qu’on se retrouve là, début 2025, et qu’on en a marre de surveiller nos stats sur les réseaux pour savoir si ce qu’on fait passe le filtre de ce que Zuckerberg ou Musk ont décidé de vous montrer. On a pas envie, et franchement pas le time, d’adapter nos formats à des algorithmes fluctuants et secrets. On est surtout convaincu que, face à la stratégie du choc des fascistes, si on a un petit rôle à jouer, il n’est pas dans la réaction et le commentaire immédiats.
On a donc décidé de se poser un peu et d’essayer de faire de Friction Magazine quelque chose d’un peu plus… magazine. Publier moins souvent mais plus long, autour d’un thème qui nous semble important. On ne veut toujours pas devenir un media intellectuel et philosophique : on va continuer à être accessible, à parler de choses qui nous plaisent, de sorties culturelles, de teufs, de militantisme, de nos vécus, on va continuer à croiser les regards et les paroles, à bidouiller et expérimenter… mais selon des modalités plus lentes.
On va communiquer différemment : moins sur les réseaux sociaux, plus ici-même sur notre newsletter (abonnez-vous si ce n’est déjà fait) et sur Telegram (ici). On veut aussi prendre le temps d’être dans le concret et d’organiser des initiatives comme celles de ces derniers mois pour les assos de soutien aux exilé·e·s ou pour les jeunes occupant·e·s de la Gaité lyrique.
On ne sait pas si ça va marcher, on espère que ça continuera à vous intéresser… et on continue d’être ouvert·e·s : Friction est participatif ! Notre premier sujet : militer en 2025. On vous en dit plus ici 👇
🪧 Militer en 2025 : appel à contributions
Dans la team Friction, une partie a fait ses gammes militantes sur les internets. L’autre a appris à l’ancienne, en manif et dans les orgas de jeunesse. Ces dernières années, on s’est toustes éduqué·e·s sur Twitter ou insurgé·e·s sur Instagram.
Et s’il est indéniable que le militantisme queer, féministe, antiraciste voire syndical du 21e siècle doit beaucoup aux réseaux sociaux, on ne peut pas dire que l’expérience a toujours été joyeuse. De Friction aux collectifs militants en passant par les organisateurices de soirées : on a toustes vu des nichons censurées sur Insta, des comptes sauter pour avoir osé écrire le mot « pédé », on a toustes essayé de contourner les algorithmes LGBTphobes (sans succès) et on est nombreux·ses à être saoulé·e·s.
Et on se pose la question : face à la montée des eaux et des fachos, comment militer en 2025 ? Maintenant que plusieurs réseaux sociaux dévoilent leur limite nazisme, comment créer et s’approprier des canaux d’informations autonomes et efficaces ? Comment vivre et visibiliser les expressions queers ? Doit-on réinvestir les formes de lutte « traditionnelles » ou tout doit-il être réinventer ? Face à la culture du doomscrolling et de l’indignation passive, comment faire communauté ?
Pour ce premier numéro de ce nouveau format, Friction Magazine désire poser toutes ces questions à celleux qui font l’activisme et l’art militant d’aujourd’hui… et demain.
Et plus que jamais, nous avons aussi envie de vous donner l’occasion de vous exprimer et d’échanger avec nous. Militer en 2025, qu’est-ce que ça veut dire pour vous ? Envoyez-nous vos articles, textes de fiction, poésies ou simples idées à hey@friction-magazine.fr (si possible avant mi-mars).